Le 6 octobre dernier, commémorant les 70 ans de la Sécurité Sociale, le Président de la République a rappelé l'importance de préserver cette institution, héritage du Conseil National de la Résistance, car la protection sociale garantit la réduction des inégalités. Si la France, depuis sept décennies, a su développer une politique familiale généreuse, améliorer l'espérance de vie de ses habitants, mettre en place des politiques de santé modernes, mais aussi réparer les accidents du travail et les maladies professionnelles, garantir le droit à la retraite et assurer la solidarité envers les personnes âgées, c'est à la Sécurité Sociale que nous devons cette protection.
Aujourd'hui, 90% des dépenses de la Sécurité sociale sont liées aux retraites, aux prestations familiales et aux soins, c'est-à-dire des prestations universelles dont chacun bénéficie à un moment de sa vie, au nom de l'universalité des droits qui est le fondement même de notre protection sociale.
Si, depuis 2012, l'objectif du gouvernement a été de redresser les comptes, sa volonté a été de maintenir le haut niveau de protection sociale propre à notre pays. En 2012, trois des quatre branches de la Sécurité Sociale étaient minées par les déficits: 5,9 milliards d'euros de déficit pour l'assurance maladie, 4,8 milliards pour le système de retraite de base du privé, 2,5 milliards pour la branche famille. En 2016, les comptes sociaux retrouveront le niveau d'avant 2008. Le déficit a été divisé par deux entre 2011 et 2016. La branche retraites sera en équilibre en 2016, et connaîtra même un excédent de 500 millions d'euros. Le déficit de la branche famille sera significativement diminué, passant de 2,7 milliards d'euros en 2014 à 800 millions en 2016, grâce notamment à la modulation des allocations familiales en fonction du revenu des ménages. La branche maladie devrait réaliser 3,6 milliards d'économies l'année prochaine, sans pénaliser les patients puisque les montants restant à leur charge restent les plus faibles des pays développés, et sans faire le choix, comme la droite en son temps, des déremboursements ni des franchises.
Cette remise en ordre n'a pas empêché de nouvelles avancées. Afin de lutter contre les inégalités, le RSA a été revalorisé, ainsi que les allocations des familles monoparentales et des familles nombreuses en situation de pauvreté. Le compte pénibilité, qui offre une compensation supplémentaire aux salariés exerçant les métiers les plus durs, est en place depuis cette année.
Le budget 2016 de la Sécurité Sociale s'inscrit dans la même logique. Il propose de nouvelles mesures et de nouveaux droits. En matière d'accès aux soins, trois réformes majeures sont en cours. Premièrement, le tiers-payant, qui est en place dans la plupart des pays européens, sera généralisé si des solutions sont trouvées pour garantir aux médecins le paiement de leurs actes dans des conditions simples et des délais rapides. En second lieu, le soutien à la souscription d'un contrat de complémentaire santé sera instauré en faveur des salariés précaires et des retraités. Enfin, la protection maladie universelle va renforcer l'accès aux droits sociaux en permettant de simplifier l'ouverture des droits à l'assurance maladie et de garantir leur continuité par-delà les changements de situation professionnelle ou familiale. Les droits à la prise en charge des frais de santé seront ouverts à tous ceux qui cotisent à l'assurance maladie française ou résident de manière stable et régulière sur notre territoire. Tous les adultes, dès 18 ans, deviendront des assurés à part entière. Les démarches en cas de changement d'activité professionnelle ou de démémagement seront simplifiées.
En matière de politique de santé publique, le projet de loi de financement de la sécurité sociale s'attache à favoriser la prévention, notamment par l'extension de la gratuité du dépistage du cancer du sein, l'expérimentation progressive de la prévention de l'obésité chez les jeunes enfants, la gratuité et la confidentialité du parcours de contraception des mineures.
Le 6 octobre, François Hollande a confirmé son engagement à conduire les réformes nécessaires pour la pérennisation de notre système de protection sociale: « Notre devoir est de donner aux jeunes générations confiance dans la Sécurité Sociale. Elle est à eux ». Comment mieux souligner que cette belle institution, qui nous a été léguée, doit continuer d'être transmise et respectée car elle est le bien commun de notre pays.