Depuis trop longtemps, nous nous sommes battus sur la question de la reconnaissance des délits et crimes incestueux dans le code pénal français. En avril dernier, je me suis aperçu, indigné, que le combat continuait là où je ne l’attendais pas…
En effet, lors de la discussion en première lecture au Sénat, l’article qui inscrivait l’inceste dans le code pénal a été supprimé. Cette décision reste à ce jour incompréhensible.
Alors, lorsque le temps de la discussion est venue à l’Assemblée nationale, j’ai déposé un amendement visant à rétablir dans le code pénal la notion d’inceste, en qualifiant d’incestueuses les infractions sexuelles commises sur un mineur par un certain nombre de membres de sa famille précisément définis.
Ce faisant, nous évitons une éventuelle censure du Conseil Constitutionnel comme ce fut le cas en 2011 où une disposition législative inscrivant l'inceste dans le code pénal avait été censurée car il avait jugé imprécise la notion de "famille" utilisée.
Cet amendement, soutenu par plus d’une centaine de députés socialiste, a été voté à l’unanimité par les parlementaires membres de la commission des Lois ainsi que par ceux de la commission des Affaires Sociales et de la Santé.
Avec cet amendement nous nous apprêtons à changer le cours de l’histoire en matière de droit pénal car contrairement aux idées reçues l'inceste n'est pas défini en tant que tel dans le code pénal.
Mais surtout, cette reconnaissance représente un symbole fort pour les victimes. En France, 1 femme sur 10 aurait été victime d’actes incestueux selon les études réalisées. Il était donc du devoir des responsables politiques de prendre la mesure de la réalité et d’agir concrètement afin de permettre aux victimes de se voir reconnaître par la société le crime qu’elles ont subi et de pouvoir se reconstruire.
Aujourd’hui, je suis fier, avec les parlementaires socialistes, de contribuer à cette reconnaissance tant attendue par des centaines de milliers de victimes en France.